BRUXELLES/NATIONS UNIES, 30 septembre 2025 — L’Europe sonne la mobilisation face à la déroute sécuritaire en Haïti. Dans un geste de soutien fort à l’action multilatérale, l’Union européenne (UE) a non seulement salué l’adoption de la résolution 2793 du Conseil de sécurité de l’ONU, mais a également débloqué une enveloppe immédiate de 10 millions d’euros pour la nouvelle force internationale.
Ce financement est une bouée de sauvetage cruciale. Il vise à garantir la continuité des opérations sécuritaires et la transition harmonieuse entre la Mission multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) existante et la Force de Répression des Gangs (FRG), fraîchement mandatée.
Résolution 2793 : Un Mandat Musclé Contre l’Impunité
La résolution 2793, ardemment défendue par les États-Unis et le Panama, marque un tournant. Elle transforme l’ancienne mission en une force renforcée, dirigée par le Kenya, avec un effectif autorisé de 5 550 personnes (dont 5 500 agents en tenue) et un mandat initial de 12 mois.
Le but est sans équivoque : lutter contre les gangs armés qui ont pris le contrôle d’environ 80 % de la capitale, Port-au-Prince, et qui terrorisent les populations. La nouvelle force disposera de pouvoirs élargis, incluant la détention et l’arrestation de membres de gangs, ainsi que le soutien aux forces haïtiennes pour le contrôle des frontières et la lutte contre le trafic d’armes illicites.
Le vote, obtenu par 12 voix pour, a été un succès diplomatique. Malgré les abstentions notables de la Chine, de la Russie et du Pakistan, aucun de ces membres permanents n’a utilisé son droit de veto, un signal politique fort salué par Bruxelles.
« L’Union européenne se tient résolument aux côtés du peuple haïtien dans sa quête de sécurité, de stabilité et de démocratie, » a martelé un porte-parole, soulignant que cette action est « un message clair du Conseil : l’ère de l’impunité pour ceux qui cherchent à déstabiliser Haïti est terminée. »
L’Urgence de l’Action à Port-au-Prince
La situation à Port-au-Prince est une urgence humanitaire et sécuritaire. La violence des gangs paralyse l’économie, empêche la libre circulation des biens et des personnes, et entrave l’accès à l’aide. Les autorités haïtiennes, dont le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et le président du Conseil présidentiel de transition, Laurent Saint-Cyr, ont qualifié ce vote de l’ONU de « tournant décisif » et d’« avancée majeure ».
L’aide financière de l’UE, qui s’ajoute au soutien humanitaire et au développement déjà en place, est essentielle pour pallier le manque de ressources et la précarité structurelle de l’ancienne mission. Elle s’inscrit dans un effort international plus large incluant le Canada, pour garantir que la force dirigée par le Kenya soit dotée des moyens logistiques et financiers nécessaires pour concrétiser enfin son mandat sur le terrain et redonner espoir à un peuple haïtien sous le joug de la violence.
L’adoption de la résolution 2793 autorisant une nouvelle force à être déployée en Haïti est un clip d’actualité montrant la réaction et les détails de cette décision.




