WASHINGTON D.C. â Les Ătats-Unis sont au cĆur d’une crise constitutionnelle, oĂč l’administration Trump est accusĂ©e d’ignorer une dĂ©cision de justice pour maintenir une ligne dure sur l’immigration. Des centaines de ressortissants vĂ©nĂ©zuĂ©liens bĂ©nĂ©ficiant du Statut de Protection Temporaire (TPS) ont Ă©tĂ© pris au piĂšge, subissant des dĂ©tentions et des pertes d’emploi, malgrĂ© l’ordre d’un juge fĂ©dĂ©ral rĂ©tablissant leur statut lĂ©gal.
Le “Chaos CalculĂ©” du DHS
La controverse dĂ©coule de la tentative de la SecrĂ©taire Ă la SĂ©curitĂ© intĂ©rieure (DHS), Kristi Noem, de rĂ©voquer le TPS pour plus d’un million de VĂ©nĂ©zuĂ©liens et d’HaĂŻtiens. Si un juge fĂ©dĂ©ral Ă San Francisco, Edward M. Chen, a statuĂ© que cette rĂ©vocation Ă©tait illĂ©gale et violait la loi fĂ©dĂ©rale, l’administration a, dans les faits, refusĂ© de s’y conformer.
Le DHS a avancĂ© l’argument que l’ordonnance judiciaire n’Ă©tait “pas encore effective”, une affirmation immĂ©diatement balayĂ©e par le juge Chen : « Lâordonnance Ă©tait effective immĂ©diatement. »
Cette non-conformitĂ© dĂ©libĂ©rĂ©e a créé un vide juridique utilisĂ© par les services d’immigration pour cibler des personnes pourtant protĂ©gĂ©es :
- DĂ©tentions IllĂ©gales : Des dĂ©tenteurs du TPS ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s et dĂ©tenus, malgrĂ© leur statut leur garantissant une protection contre l’expulsion.
- Destructions de CarriĂšres : Le site web officiel du gouvernement a continuĂ© d’afficher la rĂ©vocation du TPS, entraĂźnant le licenciement immĂ©diat de nombreux VĂ©nĂ©zuĂ©liens par leurs employeurs.
- Panique Administrative : Les services d’immigration ont Ă©tĂ© accusĂ©s de sabotage technique aprĂšs qu’une « erreur de codage » ait bloquĂ© la rĂ©inscription en ligne, semant la panique avant la date limite.
Une Bataille Qui Remonte Ă la Cour SuprĂȘme
Pour les groupes de dĂ©fense des droits civiques comme l’ACLU, il s’agit d’une attaque directe contre l’Ătat de droit. « Les ordonnances des tribunaux ne sont pas facultatives. Les ĂȘtres humains ne sont pas des pions politiques », a protestĂ© Emi MacLean, avocate de l’ACLU.
En dĂ©pit de l’ordre formel du juge de rĂ©tablir les protections et d’ouvrir les rĂ©inscriptions, l’administration Trump intensifie la confrontation. Le DĂ©partement de la Justice a officiellement soumis une demande d’urgence Ă la Cour SuprĂȘme pour obtenir un sursis, ce qui, s’il Ă©tait accordĂ©, annulerait la dĂ©cision du tribunal infĂ©rieur.
Ce recours met en pĂ©ril le statut de plus de 600 000 VĂ©nĂ©zuĂ©liens et d’HaĂŻtiens, les exposant de nouveau Ă la menace de dĂ©tention et, ultimement, Ă l’expulsion vers des pays que les Ătats-Unis jugent eux-mĂȘmes trop dangereux pour ĂȘtre visitĂ©s. La Cour SuprĂȘme doit maintenant dĂ©cider si elle maintiendra la protection humanitaire ou si elle donnera raison Ă la politique de l’administration.



